Claudel Philippe Les âmes grises
Les Âmes grises est un roman de
Philippe Claudel publié le 20 août 2003 aux éditions Stock et ayant reçu le prix Renaudot la même année et le Grand Prix des lectrices de Elle en 2004. Le roman a été adapté au cinéma en 2005 par
Yves Angelo dans son film Les Âmes grises.
Nous sommes en 1917 dans une
petite ville de province. Toute la société des notables est présente
et tient son rôle. Le maire, le juge, le procureur, le flic, le
médecin… tous font rouler depuis des années l’agréable
train-train de la comédie sociale faite d’amicaux échanges. C’est
curieux, même la Grande Guerre ne semble pas avoir bousculé les
positions et les habitudes de chacun. Tout reste bien en place
dans l’immuable tranquillité de la bourgeoisie sûre d’elle-même.
Pourtant tout bascule lorsqu’une fillette de 10 ans est retrouvée morte
dans l’eau. La petite Belle-de-Jour, comme on
l’appelle. Tous la connaissent, elle servait au Rébillon, la seule
brasserie restaurant du coin. "Bien, bien, bien…" reprend le juge, tout
content d’avoir un meurtre, un vrai à se mettre sous la
dent, un meurtre d’enfant en plus, et de petite fille pour couronner
le tout. Dès lors, le soupçon gagne et rogne les âmes grises de nos
notables. En premier lieu le procureur qui habite au
château, juste à côté du lieu du meurtre…
Philippe Claudel possède un grand talent de conteur. Auteur de
plusieurs romans, de récits, de chroniques, de nouvelles, il sait
imposer d’emblée un ton particulier, soit une forme assez
conventionnelle et classique de la composition mêlée à une plongée
psychologique subtile et noire dans le fond de chaque être.
incipit Je ne sais pas trop par où commencer. C'est bien
difficile. Il y a tout ce temps parti, que les mots ne reprendront jamais,
et les visages aussi, les sourires, les plaies. Mais il faut tout de même
que j'essaie de dire. De dire ce qui depuis vingt ans me travaille le cœur.
Les remords et les grandes questions. Il faut que j'ouvre au couteau le
mystère comme un ventre, et que j'y plonge à pleines mains, même si
rien ne changera rien à rien.
Mon avis :
dévoré en quelques heures, envie absolue de comprendre, de savoir...
puis la chute connue, relecture du début pour tout remettre en place,
pour prendre le temps du plaisir des mots ..
Libellés : littérature