Le repas des fauves, théâtre, espace Malraux Joué les Tours


Ce soir, M. et Mme Pélissier reçoivent leurs amis. Durant cette période trouble de la Seconde Guerre mondiale, dans une ville occupée en proie aux humiliations et aux privations, la soirée s’annonce chaleureuse, protégée par de dérisoires journaux collés aux fenêtres. Comme une parenthèse de vie bourgeoise ordinaire.
Dans un appartement cossu, aux teintes et sonorités chaudes, le couple (Caroline Victoria et Olivier Bouana) a convié son cercle d’amis le plus proche pour l’anniversaire de madame : un médecin (Cyril Aubin), qui ne cache pas son intérêt pour l’occupant ; un soldat réformé (Jérémy Prévost), qui promène sur la vie un regard de jouisseur ; une jeune veuve (Stéphanie Hédin), tentée par la Résistance ; un inverti cynique (Julien Sibre) et un affairiste (Pascal Casanova) prêt à toutes les collaborations. 

La soirée se déroule sous les meilleurs auspices, jusqu’à ce qu’au pied de leur immeuble soient abattus deux officiers allemands. Par représailles, la Gestapo investit l’immeuble et décide de prendre deux otages par appartement.
Le Commandant Kaubach, qui dirige cette opération, reconnaît, en la personne du propriétaire de l’appartement, M. Pélissier, un libraire à qui il achète régulièrement des ouvrages. Soucieux d’entretenir les rapports courtois qu’il a toujours eus avec le libraire, le Commandant Kaubach décide de ne passer prendre les otages qu’au dessert…
 Et mieux : il leur laisse la liberté de choisir eux-mêmes les deux otages qui l’accompagneront.
C’est ainsi que peut commencer Le Repas des fauves.

3 Molières et 4 Nominations aux Molières 2011
 D'après l'œuvre de : Vahé Katcha
Adaptation, traduction, mise en scène : Julien Sibre
Avec : Cyril Aubin, Olivier Bouana, Pascal Casanova, Stéphanie Hédin, Pierrejean Pagès, Jérémy Prévost, Julien Sibre, Caroline Victoria
Il en existe une version cinéma, réalisée en 1964 par Christian-Jaque, avec France ANGLADE (Sophie), Francis BLANCHE (Francis), Claude RICH (Claude), Claude NICOT (Victor), Boy GOBERT (Kaubach). 

Le petit mot d'après représentation:
Entre l'ancrage très historique du décor, des costumes, de la musique qui accueille le spectateur avant même que le spectacle ne commence, et les projections graphiques efficaces, résolument très modernes, avec des images très fortes qui resteront en tête (la prise des otages, du bébé, dans les autres appartements, le bombardement, l’oiseau...Cyril Drouin, auteur de ces dessins animés, un nom à retenir! ), un fort contraste pour une pièce qui donne à réfléchir, qu'aurions-nous fait, nous? 
La question est toujours la même.
La nature humaine dans sa complexité, sa noirceur, les pires bassesses des uns et des autres pour sauver leur peau, la question de "l'amitié" qui vole en éclat, les répercussions bien différentes de cette guerre "selon que vous serez"....mais aussi beaucoup d'humour (heureusement ai-je envie de dire!),une distribution très équilibrée,  pour un spectacle qui mérite son succès!

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