La mouette Tchekhov Garcia cdrt

La Mouette Anton Tchekhov



LA MOUETTE Frédéric Bélier-Garcia, Nicole Garcia,
LA MOUETTE
 « une comédie avec quatre rôles de femmes et six rôles d’hommes, quatre actes, un paysage (un lac) ; beaucoup de discours sur la littérature et l’art, peu d’action, cinq tonnes d’amour. » C’est ainsi que Tchekhov résumait La Mouette.  
La pièce se déroule dans la propriété de Sorine, ancien conseiller d’état. Sa soeur Arkadina, une actrice connue et imbue d’elle-même, y séjourne avec son amant, Trigorine, un écrivain à la mode. Arkadina méprise le travail de son fils, Constantin Treplev, écrivain d’avant-garde, qui vit auprès de son oncle. Chamraiev, l’intendant du domaine, réside là avec sa femme, Paulina, et sa fille Macha. il y a là aussi Dorn, un médecin en retraite, qui veille sur la santé du groupe. De l’amour, il y en a beaucoup, mais il n’est jamais réciproque : Medvedenko, l’instituteur, est amoureux de Macha qui aime Treplev, qui n’a d’yeux que pour Nina, fille de riches propriétaires, qui rêve de devenir actrice.

 Présentation du metteur en scène

 « Dans La Mouette, le rêve est toujours au plus proche, prêt à emporter chaque être vers le meilleur, note Frédéric Bélier-Garcia, mais les personnages, comme de grands oiseaux incapables de voler, demeurent dans ce décor, dans ce théâtre, qui flétrit sur eux, en eux, au fil des actes et des années. Tchekhov compose avec La Mouette un grand cabaret de l’existence, chaque personnage y va de son numéro. Chacun essaie d’être aimable, de faire l’aimable, tandis qu’au plus profond de lui ahane la panique d’exister qu’on essaie de faire taire en babillant, braillant, chantant. Comme cet enfant qui, obligé d’aller chercher quelque chose à la cave, chante pour disperser les fantômes et les peurs. Raconter La Mouette, c’est mettre en acte cette grande bataille immobile qu’est la vie où tout est toujours « déjà plus » ou déjà « trop tard ». Chacun poursuit un amour, une ambition, un rêve qui se dérobe quand nous croyons le tenir. Joueurs maladroits, aussi riants que dramatiques, cherchant à capturer le charme évanouissant de l’existence. » 

photos la mouette Bélier-Garcia
Mon petit mot d'après représentation:
Une belle distribution, un décor ingénieux qui évolue à vue au fil de la pièce,  des tableaux composés et recomposés sans cesse, habités par les personnages qui ne sont pas à ce moment là à l'avant scène, soutenus par de nombreux objets, une belle bande son... et les mots... Tchekhov particulièrement bien mis en avant dans cette adaptation. 
Le drame de chaque personnage, qui se sont brûlés ou se brûlent tous les ailes, passions, ambitions déçues, amour impossible, relations familiales torturées, temps qui passe, ils sont nombreux, mais aucun n'est laissé de côté, beaux portraits bien servis par les comédiens...
A l'heure du bilan, se mêlent passion, vocation, le théâtre dans le théâtre, les réflexions sur l'art, la comédie comme l'écriture... 
Tragédie, mais des rires aussi au détour de quelques répliques vraiment drôles, rires jaunes aussi à l'évocation des difficultés financières de certains personnages, crise, encore et toujours...

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