Traducteur : Dominique Vittoz , Editions Calmann-Lévy. Janvier 2016
À la veille de la Première Guerre, la clientèle cosmopolite de
l’Excelsior, un palace du Lido vénitien, brille de ses derniers feux
sous le regard aigu de son directeur, Niccolò Spada. La belle Margarete
von Hayek, ressortissante autrichienne et cliente de l’hôtel, attire
particulièrement son attention. Or, cette jeune femme aux moeurs très
libres séjourne en réalité à Venise pour des raisons plus que sombres.
À Paris peu de temps auparavant, elle fut l’amante de son professeur
bien plus âgé, Viktor, avant de séduire son jeune fils Gustave, dont
elle démolit le coeur… Mais bientôt Margarete ne pourra plus cacher ses
secrets à Niccolò. Parviendra-t-elle enfin à aimer un homme sans en
ravager l’existence ?
Presagio se savoure tel un joyau parfaitement aiguisé, une
intrigue tragique en pleine Belle Époque désenchantée, une fresque
viscontienne de frivolité désespérée.
Mon petit mot
De cet auteur, j'avais beaucoup aimé
|
4 janv. 2013 Andrea Molesini.
|
je n'ai donc pas hésité beaucoup à ouvrir celui là, d'autant plus que le cadre géographique comme historique m'attire tout particulièrement : Venise, à la veille de la guerre de 1914.
Nous sommes sur Le Lido. Un hôtel de luxe, une clientèle aisée et cosmopolite. Un directeur ayant réellement existé, tout comme cet hôtel. Une marquise mystérieuse...
Tout pourrait n'être que calme, luxe et volupté, mais voilà que l'actualité s'en mêle... l’Europe bruisse de toute part... qui va être mobilisé? Quels pays vont entrer en guerre? Entre ces convives attablés ensemble, de différentes nationalités, lesquels risquent demain de se retrouver à combattre l'un contre l'autre?
Et que va devenir ce palace si la clientèle le déserte?
Le roman se concentre sur ces quelques jours du basculement, à la fin du mois de juillet et au début du mois d'août.
Durant cette attente, le temps est comme suspendu. Partir? Rester?
On ne peut plus que nouer que d’éphémères relations, entretenir de brèves liaisons. Alors, la petite histoire se glisse dans la grande.
Apparait alors la charismatique Margarete. Elle nous entraîne dans une autre Venise. L'asile. L'île des fous. Elle est déjà d'un autre temps. Libre. Jusqu'au bout.
Il y a aussi le monde des rêves, et bien sûr Venise et sa lagune...
Bref, une deuxième rencontre réussie avec cette auteure!
L'hôtel aujourd'hui, et Venise dans le fond...
Et l'histoire du lieu et du personnage qui a inspiré A. Molesini, sur le site de l'hôtel, inauguré le 21 juillet 1908
La construction de cet
établissement prestigieux, symbole et véritable attraction de la ville
lagunaire, a été confiée à l’architecte vénitien Giovanni Sardi par
Nicolò Spada, célèbre homme d’affaires, et le projet est devenu réalité
en dix-sept mois seulement. Selon le concept visionnaire de Spada, cette
bande sableuse qui sépare la lagune de la mer - et dont les dunes
naturelles de sable fin et doré lui ont valu le nom « île d’or » -
complète de façon extraordinaire l’image fastueuse et glorieuse de
Venise. L’atmosphère de la Belle Époque se prête particulièrement à la
célébration de ce nouveau haut-lieu du lifestyle international.
Le Lido devient très rapidement un lieu de rendez-vous luxueux à ciel
ouvert, alternative efficace et séduisante aux stations plus
conventionnelles de l’intérieur des terres. Les plages élégantes de
l’Adriatique, le parc naturel qui les entoure et la proximité de Venise
contribuent à le consacrer comme la destination favorite des épicuriens
et du jet set international.
De nombreuses villas, résidences et hôtels de luxe se construisent
peu à peu dans les environs, en particulier grâce à la promotion massive
menée par la toute nouvelle CIGA Compagnia Italiana Grandi Alberghi,
tout d’abord en Europe puis dans le monde entier, et ce lieu unique se
révèlera hautement stratégique grâce à son centre thermal marin
spécialisé dans les soins du corps et le bien-être.
En juin 1914, l’hôtel possède déjà son fleuron, la Sala Stucchi,
construite sur la terrasse au premier étage dans le plus pur style Louis
XV. Dans les années 30, la valeur et le prestige de l’Excelsior
s’accroîtront encore avec la « Mostra del Cinema », festival
international de cinéma, et avec l’ouverture du Casino de Venise, deux
hauts lieux de divertissement de la ville.
La liste des célébrités et des personnalités appartenant au monde de
la politique, de la finance, de l’économie et du spectacle accueillies
par l’hôtel est désormais très longue, et Barbara Hutton, Paola et
Albert de Liège, Errol Flynn, le Duc de Windsor, Don Carlos de Beistegui
et Winston Churchill, sans oublier les célébrités d’aujourd’hui,
foulent le tapis rouge du festival du cinéma.
dans les années 1920
On pense aussi à l’île de Poveglia, toute proche du Lido, où fut bâti, en 1922, un hôpital psychiatrique, désormais en ruines.
Dans le cadre des challenges
Libellés : littérature Italie